C’est reparti. Depuis quelques jours, on entend parler de divisions et de machine à perdre. Ces machines se construisent en général par un buzz médiatique qui s’auto-alimente, de réactions à la réaction, et qui font penser à la balle que l’on se tire dans le pied ou à la branche que l’on scie sans regarder où l’on se tient.
Ainsi Michel Vauzelle a lancé cette semaine une pétition pour demander l’arrêt du processus des primaires. D’autres avant avaient préparé le terrain. Alors que les militants socialistes ont massivement approuvé ce processus, cette remise en cause systématique n’a qu’un objectif: chercher à faire parler de soi. Michel Vauzelle n’a pas tort sur tout mais il se trompe sur l’essentiel. Si les primaires peuvent «révéler les divisions de la gauche», elles révèlent surtout le meilleur des candidats, celui ou celle qui représentera le mieux le peuple de gauche.
Passer aux primaires, c’est reconnaître une forme de légitimité nouvelle, où le choix n’appartient plus aux cercles des élus et des barons locaux. Ça peut déranger certains. C’est admettre que le choix est populaire, et que la seule légitimité qui vaudra sera celle donnée aux différents candidats et candidates par les suffrages des électeurs participant à ce moment de mobilisation démocratique. C’est admettre que tous les candidats qui souhaitent porter des idées, une vision, puissent les mettre en débat et que toutes ces forces soient un levier puissant pour mener campagne ensemble.
C’est admettre que certains éléments de la décision politique ne soient plus aux mains des appareils. Dès lors, plutôt que de déplorer des divisions de la gauche, pourquoi ne pas relancer notre appel à toutes les formations de gauche qui le souhaitent à participer aux primaires, et inviter les électeurs des différentes sensibilités de la gauche à venir eux-même faire le choix?
Dans un contexte où l’abstention menace, les premières enquêtes montrent que le nombre d’électeurs de gauche prêts à se mobiliser pour les primaires est important. C’est un espoir à faire grandir. Les primaires auront lieu. Les militants sont en train de les organiser. Le seul enjeu c’est de les réussir. Il n’y aurait rien de pire que d’aller à reculons aux primaires. Nous pouvons choisir de tout faire pour entraîner la mobilisation populaire, assumer l’existence de candidats et de sensibilités différentes, faire des additions au lieu de craindre des divisions. Nous voulons de l’enthousiasme et pas de la frilosité. C’est aussi quand la gauche fait rêver qu’elle entraine le mouvement et qu’elle fait vibrer la société avec elle.
Qui pourrait croire que la gauche est prête à gouverner et à changer la France si elle renonçait à cette avancée qui est la plus grande preuve de sa transformation en profondeur à l’aube de 2012? Il n’y a plus d’hésitations à avoir, il faut consacrer toute notre énergie à faire connaître ce nouveau droit que bien des Français ne connaissent pas encore plutôt qu’à perdre du temps.
Chacun peut dès maintenant y contribuer par son engagement, par ses propos et par son action. Nous devons nous atteler à faire des primaires notre machine à gagner.
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