Les socialistes portent depuis toujours dans leur projet l’intégration des individus dans la société. Pour y arriver, il est nécessaire d’obtenir l’égalité des droits entre citoyens français et étrangers.
Ces derniers mois, nous avons été confrontés à une droite décomplexée sur les questions de l’immigration. Utilisés à des fins économiques, reniés dans leur apport culturel, les immigrants sont devenus, pour la droite, un fléau national. Toujours sur la même vague d’amalgame, le débat sur l’identité nationale a fait se mélanger immigration, religion, délinquance… De quoi expliquer en partie le score conforté voire renforcé de l’extrême droite.
Aujourd’hui comme hier, il est de notre devoir de lutter contre cette vision déformée de la société française. Il est intolérable que des étrangers qui, dans leur vie quotidienne, ne sont absolument pas différents d’un autre citoyen français ne puissent pas bénéficier des mêmes droits civils et politiques.
Le concept de « citoyenneté de résidence » a déjà été reconnu par la France en 1992 en accordant l’éligibilité aux citoyens européens pour les élections municipales et européennes. Il n’y alors aucune raison valable de différencier un citoyen de l’Union Européenne d’un citoyen d’un autre Etat sauf à vouloir pratiquer une discrimination. Les étrangers sont déjà intégrés à de nombreuses structures de la vie citoyenne : ils représentent le personnel dans les entreprises, siègent dans les conseils d’administration d’établissement public ou encore dirigent des associations… N’oublions pas qu’ils participent à la solidarité nationale comme n’importe quel autre travailleur de ce pays par le biais des cotisations et de la fiscalité.
La droite à travers Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux ou encore Eric Besson, qui déclarait récemment que « vouloir priver des étrangers qui travaillent, vivent, font vivre, et payent leurs impôts, de toute forme de citoyenneté et de toute participation à notre vie démocratique, n’a d’autre sens qu’une ségrégation », s’est positionnée en faveur du vote des étrangers aux élections locales. De plus, depuis 2000, des votations citoyennes ont su mobilisé favorablement la population sur cette question. La France fait figure, de mouton noir de l’Europe où ce droit est reconnu dans de nombreux Etats.
Les socialistes ont décidé de prendre au mot la droite et de déposer une proposition de loi allant dans ce sens. Rappelons qu’en 2000, le Sénat avait refusé d’accorder ce droit alors que l’Assemblée avait voté en faveur ou encore qu’en 2008 la majorité présidentielle avait refusé de l’intégrer lors de la révision constitutionnelle. Mardi 30 juin, nous saurons si la droite peut, pour une fois, mettre en pratique des discours qui jusqu’à maintenant n’ont servi qu’à se donner une image progressiste.
Le Mouvement des Jeunes Socialistes soutient fortement cette initiative. L’enjeu politique est d’offrir à tous une autre vision de la société où de telles discriminations sont éliminées par la volonté politique. Il s’agit d’une première étape, au-delà de la volonté d’intégrer, il s’agit d’un combat pour l’égalité. Dans le cadre du développement de la citoyenneté de résidence, le Mouvement des Jeunes Socialistes se positionne également pour le droit de vote des étrangers à toutes les élections.
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