Notre Histoire

Notre Histoire


Le MJS d’aujourd’hui est le produit d’une histoire tumultueuse, faite de hauts et de bas, de conflits réguliers avec le Parti socialiste, de phases d’émancipation et de reprises en mains retracées brièvement ici. La force et le dynamisme du MJS sont étroitement liés à son statut vis-à-vis du PS. Cette année, le MJS fêtera les seize ans de son autonomie, une conquête récente, acceptée et intégrée par la direction du PS. Notre autonomie est un atout et une originalité parmi les mouvements politiques de jeunesse qu’il faut savoir préserver.

De la création de la SFIO à mai 68


1905


Le Congrès du Globe donne naissance à la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) qui les rassemble en un seul parti les différentes sensibilités socialistes et socialisantes. Aucune structure jeune n’est alors mise en place.

1912


Une section rassemblant des jeunes et des étudiants est créée au sein de la SFIO, sous la pression de l’Internationale Socialiste.

Pendant les années suivantes, les relations entre les jeunes socialistes et leurs aînés sont de plus en plus tendues : la section jeune, pacifiste, anti-militariste et internationaliste est muselée par le Parti qui voit d’un mauvais œil son militantisme anti-patriotique, se mariant difficilement avec la participation de la SFIO au gouvernement d’Union Sacrée durant la Première Guerre mondiale.

Les dirigeants de la SFIO décident de dissoudre à plusieurs reprises “les jeunesses socialistes”.

1915


Fondation de l’Union Internationale des Organisations Socialistes de la Jeunesse.

1920



Depuis la Révolution d’octobre 1917 en Russie, les bolcheviks dirigés par Lénine s’ingénient à développer la révolution hors des frontières soviétiques. Lénine tente d’imposer son leadership sur la gauche européenne en lui assignant la ratification de 21 conditions avant de pouvoir adhérer à la Troisième Internationale qu’il vient de créer. La SFIO se scinde entre pro et anti. Malgré l’ardeur et les convictions de Léon Blum, la majorité des militants socialistes et jeunes socialistes se laisse séduire par le discours léniniste. La Section Française de l’Internationale Communiste est crée. Seule une poignée de militants tente de préserver la SFIO. Un comité pour l’autonomie des Jeunes Socialistes apparaît, mais pour autant l’organisation, vidée de 75% de ses militants, est en sommeil.
En 1924 est créée la Ligue d’action universitaire républicaine et socialiste (L.A.U.R.S.) par Paul Ostaya. Mais l’organisation reste essentiellement parisienne et étudiante.

1928-1934


A peine un millier sur tout le territoire en 1928 à leur création, les “Faucons Rouges”, appellation de la section jeune de la S.F.I.O. sont 34 000 en 1934. Le renouveau militant, impulsé par Léon Blum et Paul Faure, profite aux JS mais la direction du Parti se méfie toujours de la jeunesse et lui refuse l’autonomie.

1935-1938


Les Jeunes Socialistes comptent jusqu’à 50 000 adhérents. Mais l’exercice du pouvoir en France par les socialistes complique rapidement les relations entre la SFIO et les Faucons Rouges. Refusant la pause de novembre 36, ne comprenant pas la non-intervention française dans le conflit espagnol, les Jeunesses socialistes s’en prennent au gouvernement de Léon Blum. La jeunesse socialiste est alors, de nouveau, dissoute.

1939-1945


Sous l’égide de Daniel Mayer, la SFIO se reconstitue sous l’Occupation. Un embryon d’organisation jeunes réapparaît. De nombreux militants socialistes jeunes et plus anciens participent à la Résistance.

1947


Les socialistes, sortis renforcés de la Deuxième guerre mondiale, participent aux différents gouvernements de la IVème République. La guerre d’Indochine éclate. Les Jeunes socialistes s’opposent à la politique coloniale du gouvernement du socialiste Ramadier. Aux cris de “Plus un sou, plus un homme pour l’appareil militaire de la bourgeoisie”, les JS battent le pavé et engagent un bras de fer avec la SFIO. Cette dernière refuse de provoquer une crise gouvernementale sur cette question. Pris entre la menace gaulliste et le danger communiste, les socialistes sont prêts à fermer les yeux pour préserver le régime républicain. Le bureau national des JS, aux mains des trotskistes du Parti Communiste Internationaliste, est exclu de la SFIO. L’appareil est repris en main.

Reconstituées sous l’égide de Pierre Mauroy, les Jeunesses socialistes quittent le terrain politique pour s’investir dans des organisations de loisirs, d’activités culturelles et sportives. Les foyers Léo Lagrange crées en 1951 sont une émanation des Jeunesses Socialistes.

1954-1968


Les JS pâtissent des positions de la SFIO sur la guerre d’Algérie et de l’essoufflement du parti et se délitent peu à peu. La plupart des jeunes partisans de l’indépendance de l’Algérie quittent la SFIO en 1958 pour rejoindre le Parti Socialiste Autonome crée par des opposants à la ligne de Guy Mollet.

Le champ syndical devient alors le lieu de prédilection d’engagement de la jeunesse. La “Grande UNEF” (Union Nationale des étudiants de France) rassemble toutes les sensibilités politiques et se politise de plus en plus. A l’image de la SFIO, les JS passent à côté de la “Révolte étudiante” de 1968.

1971 – 1994


1971


Au congrès d’Epinay, le nouveau Parti Socialiste reconstitue une fois de plus une organisation de jeunesse (JS) et une organisation étudiante (ES) afin de catalyser les multiples mobilisations étudiantes.

1975


Au congrès de Pau, les JS et les ES sont dissous par François Mitterrand. Le Mouvement de la Jeunesse Socialiste devient une simple courroie de transmission du PS dirigé par un secrétaire national désigné par le Premier secrétaire du PS. Tour à tour, se succéderont Edith Cresson, Alain Barrau, Jack Lang, Claude Bartolone, Jean-Marcel Bichat et Claude Fleutiaux. La mobilisation est totale en vue des élections présidentielles de 1981.

1981


Victoire des socialistes à l’élection présidentielle. François Mitterrand est Président de la République.

Dans les années 80


Les jeunes de gauche s’engagent à la périphérie des mouvements politiques, dans le syndicalisme étudiant ou les mouvements anti-racistes. Le MJS entame une longue période de déclin.

Début des années 90


La période de déchirements que traverse le PS frappe de plein fouet le MJS. Les conflits internes se multiplient et paralysent l’appareil. Le Congrès de Rennes en est l’apothéose. Les effectifs chutent. Le mouvement perd son caractère national pour se replier dans quelques départements plus ou moins actifs et souvent étroitement surveillés par les dirigeants socialistes locaux. On compte alors moins de 1000 adhérents en France.

1993-2008 : la conquête de l’autonomie


Le MJS se refonde en 1993 sur une volonté et un principe, l’autonomie. Autonomie de notre organisation et de notre fonctionnement par rapport au Parti socialiste. Autonomie de nos responsables qui sont élus, à chaque échelon, par nos adhérents. Autonomie de notre orientation politique qui est débattue et votée lors de notre congrès national. Cette autonomie a été la condition de notre développement.

Avril 1993


La direction du PS emmenée par Michel Rocard accorde l’autonomie politique au MJS et accepte le processus d’un congrès constituant du Mouvement des Jeunes Socialistes.

Novembre 1993


Congrès constituant du MJS en Avignon. Le mouvement se dote d’une orientation politique propre, d’un Bureau national et d’un président, Benoît Hamon. Pour la première fois, la totalité des instances dirigeantes du MJS (locales et nationales) ne sont plus désignées par le PS mais élues directement par les adhérents du MJS.

Décembre 1995


IIème congrès du MJS à Orléans. A l’issue de ce “congrès de la consolidation”, les délégués élisent Régis Juanico Président.

Février 1998


IIIème congrès du MJS, à Toulon, sur les terres du Front national. Après avoir débattu du rôle et des liens, de l’attitude et de l’expression de notre organisation lorsque les socialistes sont au pouvoir, les délégués élisent Hugues Nancy à la Présidence.

Décembre 1999


Retour sur l’histoire, les délégués venus de 80 départements se rassemblent à Tours pour le IVème Congrès national où trois motions sont soumises au vote des adhérents. Au terme du Congrès, Gwenegan Bui est élu Président.

Décembre 2001


Les délégués se retrouvent à Lille pour le Vème Congrès, un congrès de l’unité afin de préparer les échéances de 2002. Charlotte Brun est élue à la Présidence. C’est la première femme à accéder à la présidence du MJS, entourée d’un bureau national et d’un secrétariat national paritaires.

2002


Alors que les socialistes voient leur leader détrôné par l’extrême-droite au second tour de l’élection présidentielle, des mobilisations spontanées s’organisent dans tout le pays pour crier le rejet de l’extrême droite. En quelques semaines, le MJS connaît la plus importante vague d’adhésion de sa courte histoire : près de 2000 nouveaux jeunes le rejoignent.

Décembre 2003


Les Jeunes Socialistes tiennent leur VIème Congrès à Lamoura, dans le Jura. David Lebon remplace Charlotte Brun à la présidence de l’organisation.

2004


Victoire historique des socialistes aux élections régionales et cantonales. De plus, au sortir des élections européennes où nous avons porté haut les message d’une Europe sociale défendue par le PS, la délégation socialiste française est la plus importante du parlement européen avec 31 députés.

Décembre 2005


A Paris, les jeunes socialistes se rassemblent à Paris pour leur VIIème Congrès. Razzy Hammadi est élu Président du MJS.

2006


Le MJS participe activement à amorcer le mouvement de la jeunesse qui fera faire échec au Contrat Première Embauche porté par la droite et connaît une vague d’adhésion très importante.

2007


La mobilisation du MJS dans la campagne présidentielle, aux cotés de l’ensemble de la famille socialiste, ne permet pas de porter à la victoire notre candidate Ségolène Royal face à Nicolas Sarkozy.

Novembre 2007


Les jeunes socialistes réunis à Bordeaux élisent Antoine Détourné à la Présidence de leur Mouvement.

2008


La famille socialiste conquiert et conserve de nombreuses mairies et cantons aux élections municipales et cantonales du mois de mars.

Le MJS organise durant la Présidence Française de l’Union Européenne, et à moins d’un an des élections européennes, le 9ème Camp d’été d’ECOSY (les jeunes socialistes européens) à Carpentras avec près de 3000 participants.